LA GRANDE GUERRE 1914-1918

ARMES DE POING 1914-1918

La Première Guerre mondiale fut le conflit durant lesquels les armes de poing jouèrent un rôle majeur. La majorité des handicaps de ces armes (manque de portée, puissance d’arrêt insuffisante hormi à bout portant.) étaient annulée par la nature même de la guerre des tranchées. L’arme de poing était de loin la plus adaptée aux espaces confinés des boyaux et des abris, bien d’avantage que le fusil, Ce n’est que lors de la mise en service du pistolet-mitrailleur en 1918 que les revolvers et pistolets perdront leur primauté.

Le nombre des armes en service était particulièrement important. Avec l’introduction des premiers pistolets automatiques fiables, chaque fabricant s’ingénia à mettre au point son propre système de fonctionnement. Parfois, le principal objectif des ingénieurs était de tourner les brevets de leurs concurents plutôt que de rechercher des solutions originales. En outre, les bureaux d’études et les utilisateurs manquaient d’expérience pratique et ignoraient quel devait être le cahier des charges réel d’un pistolet.

Durant la bataille de l’Aisne, en mai 1918, un officier des Worcester tient en main un revolver Webley de 0.455.

Le revolver restait fermement en service, bien que nombre des modèles en dotation fussent déjà, techniquement, largement dépassés à l’époque. Toutefois les utilisateurs préféraient souvent une arme démodée, mais au fonctionnement sûr, au pistolet, pas toujours très fiable.

Des officiers de la Royal Navy à l’entraînement. Ils tirent avec un matériel très hétérogène, comprenant des revolvers Webley et des pistolets Webley et Scott. La redoutable cartouche de 0.456 contenue par les pistolets bénéficiait d’une charge de poudre très puissante.

C’est armes ont joué un rôle important durant la Première Guerre mondiale que ce soit le P 08 Luger, le premier Beretta ou le Mauser C/96. Elles étaient lourdes, complexes, pas toujours très fiables ou très sûres, tirant un projectile redoutable capable, à courte portée de provoquer de graves blessures ; mais elles représentaient tout de même pour l’époque un grand progrès technique. La grande majorité de ces armes ont quittés aujourd’hui le service actif et ont rejoints les vitrines des collectionneurs.

L’ASSASSINAT DE LA PAIX

L’Assassinat d’hommes politiques majeur a souvent de graves répercussions; mais jamais un meutre n’eut de conséquence aussi grave que la mort du prince héritier de l’Empire austro-hongrois à Sarajevo en 1914. Les manoeuvre souterraines de la Russie, armant la main de patriotes à courte vue, plongèrent l’Europe dans le chaos.

L’archiduc et son épouse sortent de l’hôtel de ville, recevant le salut des notables bosniaques. La double monarchie avait obtenu à cette époque un réel consensus parmi les diverses nationalités qui composaient l’Empire.

Les jeunes patriotes mal inspirés se rencontrèrent peu après le lever du soleil, le dimanche 28 juin 1914. La chaleur des premiers rayons de l’astre du jour promettait une belle journée d’été. Les sept étudiants, aveuglés par un idéalisme d’opérette, pensaient qu’ils devaient faire quelque chose pour changer la société, sans trop sanvoir quoi. Adhérents du groupe Jeunes Bosniaques Mohamed Mehmedbasïc, Vaso Cubrlilovic, Gavrilo Princip. Trifko Grabez étaient; les porte-couteaux, tandis que Danilo Ilic se voulait la tête pensante  de la bande.

Ces sous-doués du terrorisme politique avaient d’ores et déjà recu leurs armes en contrebande de Belgrade, généreusement fournies par le major Tankosic, un des responsables de l’organisation secrète la Main noire sous le contrôle du colonel Dimitrijevic-Apis. Tour ce joli  monde connaissait son objectif. Ils devaient maintenant se rendre à leurs postes.

Cinq d’entre eux prirent position le long des berges du fleuve Miljacka, réduit en cette saison estivale à un mince filet d’eau égaré au milieu d’un large lit à sec. Trois autres se trouvaient à la jonction du quai Appel et du pont Cumuria. De l’autre côté de la chaussée, un comparse. Plus loin sur la berge, à l’entrée du pont Latin, avait prit position Princip ; à quelque distance de là, prês de l’hôtel de ville, attendait Grabez ne devant intervenir que dans le cas d’un échec de tous les autres conspirateurs.

Ils étaient tous à leur poste à 9 heures. Leurs victimes désignées ne devaient pas tarder à passer devant eux.

Empereur Francois-Joseph passe les troupes de la garnison de Vienne en revue. En dépit de son grand âge, il était le principal élément modérateur de son Empire. Stable et heureuse, la double monarchie ne méritait pas son triste destin. Avec elle, c’est un peu de l’âme de l’Europe qui est morte.

L’archiduc Francois-Ferdinand, héritier de la double monarchie, avait dans le passé été menacé par des terroristes à de si nombreuses reprises qu’il ne réagissait plus qu’avec fatalisme aux avertissements de sa police.

Je suis sûr que votre avertissement est justifié, soupirait-il lorsque ses conseillers le prévenaient que son voyage à Sarajevo pouvait avoir une fin tragique. Mais je ne puis rester en permenance sous une cloche de verre. Nos vies sont constamment en danger. Je m"en remet à Dieu, concluait-il. Il donna ensuite des instructions pour que sa visite à la capitale de la Bosnie ne soit pas retardée.

Inspecteur général des Forces armées impériales, l’archiduc assistait aux manoeuvres d’été qui se déroulaient en Bosnie-Herzégovine. Il était donc tout à fait naturel que l’héritier e la Couronne visitât la capitale régionale, voyage annoncé par la presse dès le mois de mars.

Les véhicules roulaient rapidement, laissant à leur droite les berges du fleuve et les habitations à gauche. Alors qu’ils approchaient du pont Cumuria, le général Potiorek montra du doigt au prince héritier de nouveaux bâtiments militaires en construction, témoignage de la vitalité de l’Empire.

Le cortège princier à l’hôtle de ville après la première attaque. Rien ne trouble le calme de l’archiduc.

Au même moment, un grand jeune homme en  costume sombre et coiffé d’un chapeau noir demandait à un policier dans quelle voiture se trouvait le couple princier. Ayant recu une réponse, il dégoupilla une grenade et, avec une grande précision lanca le projectile sur le deuxième véhicule au moment où il arrivait à sa portée, puis, sans hésitation, sauta dans le lit du fleuve, il prit la fuite.

Alors que la grenade effectuait une trajectoire ellptique qui devait se terminer aux pieds de Francois-Ferdinand, le chauffeur eut le temps de la voir et, avec une grand présence d’esprit, accélra de telle sorte que le projectile tomba sur la capote repliée de la voiture et qu’une embardée du véhicule le fit tomber sur la chaussée pendant que l’archiduc entourait sa femme de ses bras pour la protéger. L’explosion de la grenade mit hors d’état de fonctionner la voiture suivante et blessa près de vingt personnes ;  quelques-unes assez sérieusement, dont le colonel Merizzi, aide de camp du général Potiorek.

Un des résultats de la campagne d’attentats réalisés par la Main noire, une des premières de l’histoire moderne.

Les trois voitures approchèrent du pont Latin pour un changement d’itinéraire pour tourner dans la rue Francois-Joseph, mais les chauffeurs ignorant le changement commencèrent à tourner. La voiture de l’archiduc ralentit, s’arrêta et entreprit de faire demi-tour. A petite vitesse, la voiture princière passa à nouveau devant Princip à seulement 1,50 m de distance.

Son bras armé fut dévié par un policier, mais ce dernier, assomé par un complice terroriste, lâcha prise et l’assassin put tirer deux fois. La première balle traversa la carrosserie et toucha mortellement la duchesse. La seconde trancha la veine jugulaire du prince et se logea dans sa colonne vertébrale. Le couple était mort lorsque la voiture arriva finalement à l’hôpital.

Il était 11 h 30 du matin, en cette belle journée du 28 juin 1914. Nous payons encore aujourd’hui le prix de ces deux coups de feu, et le nom de Princip restera à jamais couvert d’opprobe.

Les funérailles de l’archiduc Francois-Ferdinand eurent lieu le 2 juillet 1914. L’ultimatum de l’Empire à la Serbie allait finalement conduire à l’enchaînement des allainces et à la guerre. Cet enterrement est en fait celui de l’Europe.

À Sarajevo, un homme armé d’un pistolet Browning changea le cours de l’histoire, plongeant le continent européen dans une guerre catastrophique, dont nous ne finissons pas de mesurer les conséquences.

MAUSER : L’HISTOIRE SANS FIN

Conçu en 1890, le Mauser fut spécialement imaginé pour répondre aux besoins des cavaliers. Il recut rapidement un bon accueil ; Winston Churchill en fit même son pistolet personnel. Arme ancienne s’il en est, elle n’en demeure pas moins toujours utilisée en Chine sous une forme modifiée.

Le C/96 fut tout d’abord produit en 1896 et devin immédiatement très apprécié. Sa principale attraction résidait dans son chargement automatique; mais nombre de clients furent tout simplement séduits par des critères purement esthétiques. Le simple fait de le porter semblait conférer à son propriétaire une importance certaine; cependant le mécanisme délicat de l’arme exigeait un entretien minutieux et régulier.

La cartouche de 7,63 mm à grande vitesse initiale tirée par le C/96 infligeait de sérieuses blessures à des portées nettement supérieures à celles des autres armes de poing de l’époque. La firme Mauser prit avantage de ce fait en commercialisant des modèles comportant des hausses graduées jusqu’à 1000 m, ce qui présumait grandement des qualités du tireur.

Un Uhlan allemand armé d’un Mauser C/96 modifié pour tirer des cartouches standards de 9 mm Parabellum au lieu des munitions de 7,63 mm. Ces armes étaient marquées d’un chiffre 9 sur la crosse pour éviter les erreurs.

Les pistolets reçurent aussi des étuis en bois qui pouvaient servir de crosse pour améliorer la précision du tir. Les militaires, qui ne peuvent pas retenir une idée simple sans vouloir aussitôt la compliquer à plaisir, ajoutèrent à cet étui des munitions, des outils de nettoyage et bien d’autres choses. Finalement, l’étui en bois fut porté dans un étui en cuir où un emplacement était réservé pour tous les nouveaux accessoires.


La majorité des Mauser C/96 de l’armée allemande pouvait recevoir l’étui en bois servant aussi de crosse. Le magazin partie intégrante de l’arme, se rechargeait par le dessus avec un chargeur de 10 cartouches. Remarquer le chffre 9 sur la crosse du pistolet du bas.

Au commencement de la Première Guerre mondiale, le Mauser C/96 était en service dans de nombreux pays, car les officiers l’appréciaient comme arme personelle. Au cours des combats dans les tranchées, beaucoups d’officiers britanniques l’employaient couramment. La majorité des modèles utilisés par les Allemands étaient de Neue Sicherung 1912. Une variante du modèle d’origine, dotée d’un canon standard de 139,7 mm. Nombre de ces pistolets avaient été livrés avec des étuis-crosses en bois.

C’est précisément avec la mise sur le marché de ce modèle 1912 que le Mauser C/96 devint une arme de choix pour les assassins terroristes en raison de sa nouvelle munition de 9 mm connu sous le nom de Mauser Export. Cette cartouche avait une balle similaire à celle de la cartouche Parabellum, mais elle possédait une vitesse initiale supérieure (415m/s contre 344 m/s.

L’empereur Hailé Sélassié photographié lors de sa marche épique vers sa capitale au début de la Seconde Guerre mondiale. Son garde du corps, à droite, est armé d’un C/96 Mauser.

 Schémas d’un Mauser C/96

Les Chinois produisent une arme de poing, le Type 80, qui est une version modifiée du Mauser C/96. C’est le résultat des copies chinoises dont l’origine remonte aux années vingt.



10/05/2013
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