LA GRANDE GUERRE 1914-1918

LA GRANDE GUERRE 1916

1916

1916. Forts de leurs succès, les Allemands, libérés de la pression russe à l’Est pour longtemps, sont décidés à obtenir la décision à l’Ouest. L’année 1916 est marquée toute entière par leur offensive sur le front de Verdun. Ils ont d’abord l’ambition d’acculer les Alliés à la paix, en faisant preuve de la capacité de destruction de l’industrie de guerre allemande sur un front limité. La surprenante résistance française entraîne les belligérants dans une guerre d’usure, qui se solde par 500 000 morts et blessés.

L’insurrection irlandaise n’empêche pas les Britanniques de poursuivre leur effort de guerre, et de dominer la flotte allemande à la bataille du Jutland. Leurs armées progressent en Orient, jusqu’à menacer la Turquie. Mais ils échouent, avec les Français, dans l’offensive sur la Somme et piétinent sur le front de Salonique. Les Bulgares ne sont pas menacés par l’entrée en guerre de la Roumanie, anéantie et occupée grâce à l’intervention allemande. L’offensive russe de Broussilov a échoué.

Les Russes sont hors de secourir les Roumanins. Si ls Français l’emportent à Verdun, ils reprennent tout juste leurs lignes de tranchées du début de 1916. La guerre piétine. On commence à penser dans les deux camps qu’elle ne peut avoir qu’une issue politique.

Le désir, l’avance, l’arrêt, la flûte. Les Français, comme l’expriment ces cartes postales, ressentent la bataille de Verdun comme une victoire morale, celle des soldats du front sur les hommes des communiqués, officiers pansus et scribes émaciés de l’État-major allemand, celle des hommes sur la machine de guerre.

FÉVRIER 1916

VERDUN, LE 21 FÉVRIER

Depuis janvier 1916, les troupes allemandes se concentrent dans la région de Verdun, construisent des abris bétonnés, des parallèles d’attaque, des emplacements de batteries lourdes. Falkenhayn sait que les Français peuvent difficilement se maintenir sur ce saillant du front qui n’est ravitaillé que par une seule ligne de chemin de fer d’intérêt local, à faible débit.

Joffre a fait désarmer la place, ne croyant pas la l’intérêt des fortifications. Deux divisions françaises seulement vont soutenir le choc de six divisions allemandes. Demain  l’Empereur viendra passer à Verdun une grande revue, dit le Kronprinz à ses troupes.

Le 21 février, à l’aube, mille canons concentrent leur tir sur les 20 kilomètres du front minuscule de Verdun. Les Allemands attaquent en ligne, sans se presser, persuadés que toute vie a cessé dans un paysage transformé en croûte lunaire. Au bois des Caures, une poignée de chasseurs à pied commandés par le colonel Driant ouvre le feu. Ils ne sont pas morts. Pas encore. Quatre vingt seulement survivront sur mille. Cette réaction innattendue crée l’événement. Les renforts arrivent, les Allemands piétinent. Ils ne passeront pas ! C’est le mot de Verdun.

La résistance de Driant au Bois des Caures, idéalisée par le Petit Journal du 2 avril 1916. Driant tombe le 22 février, et rare sont ceux qui peuvent se replier sur Vacherauville. Le fanion des 56e et 59 bataillons de chasseurs.

Le 28 juin 1916, à Notre-Dame de paris, la ligue des patriotes fait célébrer une messe à la mémoire de Driant. Ici Mme veuve Driant arrive au bras de l’écrivain nationaliste Maurice Barrès, président de la ligue. Député nationaliste comme Barrès, Driant était le gendre du général Boulanger.

La bataille de Verdun, de l’attaque allemande du 21 février à la fin des offensives ennemies de juin.

FÉVRIER-MARS 1916

 Pour alimenter Verdun, évacuer les blessés acheminer des renforts, Joffre et Pétain décident d’utiliser la route de Bar-le-Duc. Le capitaine Doumenc organise une noria de plusieurs milliers de camions qui doivent circuler nuit et jour sans jamais s’arrêter. C’est la Voie sacrée.

De Douaumont sans défense, est pris par les Allemands. Pétain organise la résistance sur la rive droite de la Meuse, et la rotation des unités en première ligne. Il résiste à l’attaque allemande sur la rive gauche, sur la côte 304 et le Mort-Homme, dont les Allemands ne peuvent s’emparer. Une autre attaque du 20 au 23 mars aux confins de l’Argonne, semble réussir à tourner le front français, mais de nouveau le courage des poilus sauve la situation. Ils s’accrochent au terrain et Pétain envoie, quand il le faut, les renforts nécessaires. Joffre prépare une offensive franco-britannique en juillet sur la Somme. Il limite à 23 divisions les effectifs de l’armée de Verdun. Pétain sait qu’il doit tenir le front avec des effectis limités. Mais les pertes sont telles que ces 23 divisions devront être sans cesse renouvelées, jusqu’à engager à Verdun plus de la moitié de l’armée française.

Un hôpital de canons, ici des 155 mm Rimailho. Les cadences de tir infernales rendent les réparations fréquentes.

Nixéville, à mi-chemin entre Clermont-Argonne et Verdun, le 8 avril 1916: les Francais reviennent du front de Vaux par la Voie sacrée.

 Le soutien logistique, élément éssentiel de la résistance française.

AVRIL 1916

LES PÂQUES SANGLANTES DE DUBLIN

Les révoltés d’Irlande font campagne contre l’enrôlement des Hirlandais dans l’armée britanique et revendiquent l’indépendance. Sir Roger Casement a obtenu le soutien des Irlandais d’Amérique et aussi celui des Allemands, avec lesquels il prépare une insurrection. Il est arrêté au moment où un sous-marin devait le déposer sur la côte ouest de l’Irlande.

On attend en vain la démonstration promise de la flotte allemande en mer du Nord, destinée à fixer les navires de la Home Fleet. Cela n’empêche pas les Irlandais de se soulever. Au cours de la révolte de Pâques, Dublin tombe aux mains de 12 000 insurgés armés jusqu’aux dents. Ils proclament la République indépendante d’Irlande. Une division britannique doit être acheminée dans l’île pour rétablir l’ordre, après une sanglante bataille dans les rues de Dublin.

 Il est désormais impossible de recruter des soldats irlandais. Les Anglais sont contraints de laisser des effectifs importants dans l’île, pour prévenir toute nouvelle révolte. L’Irlande est devenue la plaie ouverte de l’Angleterre en guerre.

Sir Roger Casement. Protestant de l’Ulster, Anglais de naissance, cet ancien diplomate est exécuté à Londres le 3 août.

Parade de l’Irish Citizen Army devant le Liberty Hall, hôtel des Douanes et quartier général des insurgés. Au matin de Pâques, la Citizen Army et les volontaires irlandais fusionnent pour former l’Ira (Irish Republican Army)

Le 12 mai 1916 Dublin: le premier ministre britannique, Lord Asquin, quitte la prison de Richmond Barracks, où il vient de s’entretenir avec les chefs arrêtés du Sinn Fein.

MAI-JUIN 1916

LA BATAILLE DU JUTLAND

Le 31 mai 1916, une grande bataille navale s’engage au large de Skagerrak, entre la Norvège et le Jutland danois. L’amiral allemand von Cheer est décidé à frapper un grand coup pour enlever à l’Angleterre la maîtrise de la mer du Nord.

L’escadre de l’amiral Hipper doit croiser vers la Norvège, et y attirer les croiseurs de bataille de l’amiral Beatty. La flotte de haute mer, qui suit de près au sud, interviendra alors dans sa pleine force et anéantira l’escadre anglais isolée, à l’ouest du Skagerrak. Tel est le plan de von Scheer, que boulverse un imprévu.

Le renseignement navale anglais a percé le code allemand. L’Amiral anglais Jellicoe porte l’ensemble de ses forces, les croiseurs de Beatty en tête, au devant de la flotte allemande. Von Scheer se trouve en présence de la totalité de la grande flotte.

Beatty, aussitôt attaqué, a d’abord du mal à se dégagé seul, mais il est rejoint par le gros de l’ecadre. Von Scheer engage le grand duel à 19 heures, mais il est aussitôt surclassé. Il s’enfuit en sacrifiant des croiseurs de bataille et ses destroyers en une charge à mort. Il a coulé 14 navires anglais, dont 6 croiseurs en perdant lui même 11 navires seulement dont 5 destroyers 6 945 marins britanniques ont été tués, contre 3 058 Allemands. L’amiral  Jellicoe n’a pas oser poursuivre l’ennemi de nuit, par crainte des attaques de torpilleurs, Mais il a gardé la maîtrise de la mer. Désormais la flotte allemande ne sortira plus du port.

Sir David Beatty 1871-1936, commandant les croiseurs de bataille britanniques. Ancien commandant des canonnières de Kitchener en Égypte et aide de camp d’Édouard VII de 1908 à 1910, il a déjà livré de brillants combats à Heligoland (28 août 1914) et au Dogger (24 janvier 1915).

Le 1er juin vers 18 h 30: un cuirassé allemand touché de plein fouet par le croiseur cuirassé HMS Warspite. Ce dernier, durement frappé, doit se retirer peu après.

Le HMS Invincible, croiseur de bataille de l’amiral Hood, une demi-heure après sa destruction. A 19 h 33, un obus allemand frappe la tourelle centrale de ce fleuron de la flotte anglaise (20 000 tonneaux, 8 canons de 305 mm). Les soutes explosent, tuant l’équipage, sauf 5 hommes, y compris l’amiral. A côté de l’invincible, le HMS Badger, à la recherche des survivants.

JUIN 1916

LA DERNIÈRE OFFENSIVE ALLEMANDE À VERDUN

En juin 1916, les Allemands lancent leur dernière offensive sur le front de Verdun. Falkenhayn a défini la guerre d’usure, en escomptant un rapport de deux à cinq des pertes allemandes et françaises.

Tous les moyens d’artillerie, les gaz asphyxiants, les lance-flammes sont mis en oeuvre pour causer le maximum de pertes à l’ennemi. La survie sur le champ de bataille martyrisé, exfolié, réduit à un champ d’entonnoirs boueux tient du prodige.

Le canon allemand tire jour et nuit. Les hommes de renfort acheminés en première ligne par d’étroits sentiers marchent pendant dix heures pour rejoindre leurs emplacements. Les tranchées sont constamment détruites par les obus. L’évacuation des blessés est problémathique. Le très grand nombre des disparus, ensevelis dans la boue, inquiète l’État-major. Pour contenir les offensives ennemies, il faut fournir en renfort deux divisions nouvelles par jour. Les morts ne peuvent être enterrés que dans des fosses communes. Les sous-sols de Verdun devient un gigantesque cimetière. Les pertes allemandes qui deviennent bientôt équivalentes aux pertes françaises: l’État-major de Falkenhayn a perdu son pari macabre.

Une vue aérienne du champs de bataille de Verdun. Le martelage de l’artillerie, qui créé ce paysage lunaire, s’est retourné contre les Allemands. Il crée un terrain impraticable pour les troupes d’assaut et il offre aux Français des pauses pendant le réaprovisionnement en obus.

Un canon de 305 mm. En juin, le pilonnage redouble d’intensité, avec emploi des obus à gaz.

Une tranchée remplie de cadavres aux Caurières.

25 septembre 1916 au bois Saucisse: des brancardiers français se relayant pendant l’attaque.

Un poste de secours de seconde ligne sur le front de Verdun.

JUIN 1916

LE FORT DE VAUX

Les Allemands disposent sur le front de Verdun de 20 divisions au début du mois de juin. Ils veulent obliger les Français à renforcer ce front, pour empêcher l’offensive prévue sur la Somme en juillet. Plusieurs coups de butoir sont données dans les lignes françaises. L’assaut du fort de Vaux se heurte à la résistance désespérée du commandant Raynal, que ne peuvent dégager les troupes de renfort. Les Allemands lui rendent les honneurs militaires quand il se rend, à bout de forces, le 7 juin.

Le 11 est donné l’assaut contre Thiaumont, qui oblige les Français à reculer. Le 23, une poussée considérable, avec fortes concentrations d’artillerie, menace le fort de Souville, sauvé in extremis.

On redoute à Paris la chute de Verdun. Mais Joffre n’envoie que quatre divisions en renfort. Il pense que Verdun sera dégagée grâce à l’offensive Alliée sur la Somme. De fait, à partir du 24 juin, Falkenhayn, renonçant à recherché la décision à Verdun, commence à réduire ses effevtifs. Nivelle et Mangin ont gagné: le front de Verdun a tenu bon.

Menacé par la dernière poussée allemande, Verdun est devenu une véritable citadelle.

Dès le 2 juin, les Allemands s’emparaient des coffres nord (point noir): sans secours, harcelés au lance-flammes, les défenseurs résistaient cependant sans espoir. C’est finalement la soif qui vin à bout des hommes de Raunal.

7 juin 1916: le commandant Raynal, défenseur de Vaux. La veille, le commandement français l’a fait commandeur de la Légion d’honneur. À gauche, son vainqueur, le lieutenant Muller-Verner de Westphalie.

JUIN-AOÛT 1916

LA SURPRISE DE BROUSSILOV

En avril, Conrad attaque sur le front italien. Le 15 mai, les Autrichiens perçent et prennent Asagio. Les Italiens abandonnent 30 000 prisonniers et 300 canons.

L’attaque autrichienne incite les Alliés à demander aux Russes une offensive de dégagement. Dès le 20 avril, Alexeiev a concentré sur le front sud-ouest quatre armées commandées par Broussilov.

Le 4 juin sur 50 km, de Tarnopol à Lutsk, les russes s’élancent. La surprise de Broussilov est complète: Les Autrichiens perdent pied: leur IVe  armée est en déroute. La VIIe armée recule. Ils n’ont pas de réserves. Les Allemands rappellent en hâte cinq divisions des fronts de l’Ouest et du Nord: ils lancent en juillet une contre-offensive qui échoue dans le flanc des Russes. Les Autrichiens doivent reculer de 100 km, jusqu’aux Carpates. Le 15 juillet leur centre est enfoncé. Mais les Russes manquent d’artillerie et d’aviation pour poursuivre: fin août Broussilov doit s’arrêter, sans pouvoir franchir le col des Tatars.

Les Austro-Hongrois et leurs Alliés allemands ont perdu dans la bataille 378 000 prisonniers, Un échec lourd de conséquences: les Roumains sont tentés désormais d’entrer en guerre aux côtés des Alliés.

Broussilov (1853-1926),  entouré de son état-major

Prisonniers autrichiens de l’offensive Broussilov.

JUILLET 1916

LA SOMME ROUGE DE JUILLET

Le 1er juillet, dès l’aube, les Franco-Britaniques sortent des parallèles de départ sur la Somme. Haig a lancé 26 divisions au nord du fleuve, Foch 14. Deux mille pièces d’artillerie ont tonné pendant sept jours sur un front réduit de 15 km: c’est la réplique de Verdun.

L’attaque française, d’un seul bond, prend la première position. La percée est presque réalisée dans la soirée. Mais les renforts allemands arivent et repoussent les assillants. Les Anglais se font tuer pour le bois de Mametz. Les Français pour le village de Biaches. Perdant 54 470 hommes dont 19 000 tués. Les britanniques connaissent le jour le plus sanglant de la guerre. Pendant quinze jours, les renforts accourent, au rytme de deux divisions par jour. Les Allemands alignent bientôt 18 divisions, et la bataille continue.

Le 20 juillet, Foch et Haig reprennent l’offensive. Ils s’obstinent en vain, comme en juin Falkenhayn à Verdun. Il est clair que le martèlement de l’artillerie ne peut venir à bout de fortifications de campagne organisées. Au début d’octobre, la bataille est terminée. Le seul résultat obtenue par Foch est l’usure de l’artillerie allemande. Elle a dut engager 69 divisions dans la bataille organiser à son tour la noria du feu. Les pertes sont de 267 000 hommes, dont 6 000 officiers. Celles des français sont si élevées que Foch est limogé par Joffre et tenu pour bouc émissaire de cette sanglante opération.

28 Juin 1916: le 4e bataillon du Worcestershire Regiment, se reposant à Acheux avant de monter en ligne. Intégrés à la 29e division, ils échouront devant Beaumont-Hamel le 1er juillet.

Quatre Indiens portent sur une civière un de leurs officiers blessés.

La plaie des Britanniques: la mitrailleuse allemande Maxim MG 08

Enterrement d’un poilu dans la Somme.

Leur artillerie lourde assure aux Français des progrès plus conséquents que leurs homologues anglais. Ici, une pièce de 400 mm sur voie ferrée, au ravin d’Harbonnières, le 6 juin 1916.

AOÛT 1916

LA DÉCONVENUE DES ROUMAINS

Les Roumains sont tentés d’entrer dans la guerre en raison des échecs répétés des armées austro-hongroises. Ils brûlent de conquérir la Transylvanie peuplée de Roumains.

Pendat l’été, le moment favorable, le général italien Cardona vient de remporter un succès sur les Alpes, que les Autriciens ont du dégarnir pour résister aux Russes. S’il n’a pu s’emparer de Gorizia, sur le front de l’Isonzo, il a fait 18 000 prisonniers. Le 17 août 1916, les Alliés obtiennent un traité d’alliance avec la Roumanie. Les Russes et les Franco-Britanniques du front de Salonique promettent d’intervenir contre les Bulgares. Le 28 août, la Roumanie entre en guerre.

À cette date, l’offensive Broussilov est déjà arrêtée. Les Roumains ont trop tardé. Renforcés par les Allemands, les Bulgares et les Turcs attaquent Dobroudja des Roumains  dont le gros des forces s’est arrêté en Transylvanie. Deux armées rassemblées en Hongrie par Mackensen attaquent le 25 septembre en Transylvanie. Le 4 décembre, les forces venues de l’ouest et du sud font jonction. Le 6 décembre, elles entrent dans Bucarest. En deux mois, les Allemands se sont rendus maîtres du blé et du pétrole roumain.

Mais cette offensive a fragilisé le front allemand de l’Ouest, où les Alliés peuvent marquer un succès décisif à Verdun.

L’entrée en guerre des Roumains: bénédiction des drapeaux.

Une charge de la cavalerie roumaine. Très courageux mais inexpérimentés et mal équipés, les Roumains perdent 460 000 hommes, tués ou blessés, sur 750 000 mobilisés.

La retraite des Roumains: elle se déroule en bon ordre. Franchissant la Sereth, avec l’appui tardif des Russes, les Roumains se regroupent en Moldavie.

OCTOBRE 1916

LA VICTOIRE À VERDUN

Nivelle a remplacé Pétain au début de mai sur le front de Verdun. Après la dernière offensive allemande de juin, il prépare la reconquête du champ de bataille, avec l’aide de Mangin.

Les Allemands ont du dégarnir leurs lignes pendant la bataille de la Somme, et prélever des divisions à l’Ouest pour intervenir contre les Russo-Roumains.L’usure de l’armée française ne permet pas à Joffre d’accorder des renforts importants à Nivelle, mais il reçoit des canons lourds et du nouveau matériel d’infanterie. La synchronisation des armes et l’emploi systématique de l’aviation permettent de reconquérir les positions perdues. L’attaque du 24 octobre est un succès, la reprise du fort de Douaumont est saluée comme une victoire. Vaux tombera plus tard, le 2 novembre. Nivelle et Mangin apparaissent désormais comme les maîtres de l’offensive.

C’est Nivelle que le président du Conseil Aristide Briand place à la tête de l’armée francaise le 2 décembre 1916. Joffre est remercié, nommé maréchal de France. En dépit des offres de médiation du président Wilson, les bélligérants veulent poursuivre la guerre jusqu’à la victoire.

Le général Mangin (1866-1925) : le vainqueur du 24 octobre est le grand bénéficiaire du succès français, avec son supérieur Nivelle. Ces deux spécialistes de l’offensive seront limogés après l’échec du Chemin des Dames.

Les Français bénéficient d’un entraînement spécial pour l’assaut. Ici, une section de mitrailleurs en Lorraine, le 20 octobre.

 

Cette pièce de 400 mm sur voie ferrée, en dehors de l’amusement qu’elle procure aux artilleurs, est la clef de la bataille. Dans la nuit du 23 au 24 octobre, un gros obus touche le dépôt du génie de Douaumont, forçant la garnison allemande à évacuer les lieux.

La charge du 24 octobre à 11 h 40, au moment où la première vague française atteint la première ligne allemande. L’assaut s’est fait comme à l’exercice.

L’entrée de Douaumont repris. Un poste de secours est installé dans les fossés.

FIN 1916

L’ORIENT EST EN FEU

Les Turcs ne parviennent pas plus que les Allemands, et malgré le soutien qu’ils reçoivent de leurs alliés, à obtenir la décision sur leurs front. Les Senoussis qu’un général turc tente de soulever dans les déserts d’Égypte et de Libye sont réduits à l’impuissance par le Camel Corps. Dans le Chatt el-Arab, les Turcs bloquent une armée anglaise qui remontait la Mésopotamie, dans le Kut el-Amara. La ville est prise le 29 avril et les Anglais fait prisonniers. En juin, le colonel Lawrence a réussi à soulever les tribus du désert d’Arabie et, le 4 novembre, Hussein prend le titre de roi.

Les Turcs sont impuissants à juguler ce soulèvement, car les Russes leur mènent la vie dure sur le front de Caucase: Iouenich réussit à prendre la ville arménienne d’Erzurum, attaquant par –25o C et trois mètres de neige. Les renforts envoyés de Constantinople ne réussissent pas à venir à bout des Russes. Sur le front d’Orient, les Turcs sont partout en position défensive, et les Anglais préparent au Caire, avec le concours des Arabes, la conquête de la Palestine et de la Syrie. Mais le corps expéditionnaire allié de Salonique n’est pas en mesure d’enfoncer le front bulgare.

En Mésopotamie: un convoi britannique au repos dans une palmeraie proche du Tigre.

Des mitrailleurs arabes en opération dans le Hedjaz. Le premier effet de leur révolte est d’isoler la garnison turque du Yémen.

FIN 1916

LE GUÊPIER DE SALONIQUE

Le Franco-Britanniques ne sont que 100 000 sur le front de Salonique au 1er janvier 1916. Le roi Constantin de Grèce les tolère, mais son armée les surveille. Si les Bulgares entrent en Grèce, les Grecs ne se battront sans doute pas aux côtés des Alliés. De Salonique, Sarrail a pourtant reconstitué un front où il intègre progressivement les Serbes rescapés de Corfou, ainsi qu’une brigade russe. Ces troupes combattent en Macédoine occidentale d’août à novembre 1916, contre 10 divisions bulgares de 30 000 hommes, renforcées d’Autriche et d’Allemands. Ils repoussent en août une attaque bulgare, s’emparent de Florina, entrent en novembre dans Monastir, proche de la frontière serbe, mais ne peuvent progresser plus au nord. Sur 94 000 Serbes engagés, 33 000 ont été tués ou blessés.

Pendant l’été, les Alliés ont beaucoup souffert du paludisme, responsable de plus de 100 000 évacuations. Près de 6 000 hommes sont morts des fièvres. Les offensives inachevées de l’automne et de l’hiver ont découragé le corps expéditionnaire qui s’interroge sur les raisons de sa présence à Salonique.

L’organisation du camp retranché en octobre 1915: Français exécutant des travaux de défense près du Vardar.

La région du camp retranché de Salonique.

Un zeppelin allemand a terrorisé Salonique, bombardant la ville dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1916. Abattu au-dessus du Vardar en maim sa carcasse et ses bombes non explosées deviennent une des attractions de la cité, près de la Tour Blanche.

Les combats acharnés autour de Salonique: Ces Britanniques, bombardés par un Taube, trouvent encore le temps de sourire.

Des Français pris sous le feu de l’artillerie bulgare aux abords du camp retranché.

L’attente: parvenus au seuil de la Serbie, Français et Serbes préparent la revanche du désastre de 1915.



27/04/2013
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